Jean-Claude Prêtre

Peintre

ethiopie, 1977

1er mars 1977 – 20 mars 1977
ADDIS ABEBA – DESSIE – JARI – LANGANO – LAC ZWAÏ – BATI – BULKI

 

Séquence de la petite déesse au dromadaire 6, 1977

 

Séquence de la petite déesse au dromadaire : de Jari à Bati, 1977

 

Bati est une ville située à 1500 mètres d’altitude dans la région Amhara. Son marché du lundi est célèbre. Il est fréquenté par des peuples différents, tels que les Oromos, les Amharas, les Afars. Les femmes qui négocient semblent des « déesses » insoumises…

 

 

« Colline du marché de Bati, grande beauté étagée des noirs et des bleus, profondeur sombre et énigmatique sertie de points lumineux – yeux, dents, bijoux – qui lancent leurs appels sensuels, proches et lointains… tout en haut, les dromadaires…
calme colline où se donne à voir une harmonie indicible tant la beauté des femmes est ici du domaine de l’émotion ininterrompue… géométrie naturelle des postures et nuit de la peau délimitent le cœur du ciel, le chant du marché…
colline d’eau surnaturelle fleurie de lumière noire… ».
JCP

 

 

 

 

D’eau et de ciel, Jari, 1977


 

 

« 1er mars 1977, dans l’avion Genève – Addis Abeba, Jacques –  que je connais depuis l’âge de 12 ans et avec lequel j’ai fait mes premiers grands voyages d’aventure – m’avertit que la Suisse et les États-Unis ne sont plus représentés en Éthiopie ! Nous n’aurions pas dû voyager !

Il a pris le risque de voler malgré l’interdiction de Berne et se réjouit de sa désobéissance ! Je suis un peu scandalisé de ne pas avoir été informé avant le départ !
A l’arrivée, la police séquestre le matériel sans beaucoup de précaution et nous  installe dans un hôtel d’État !

Confrontés le lendemain matin au ministre, nous devons nous expliquer sur l’objectif de notre voyage en Éthiopie qui nous a été interdit par les autorités de notre pays… Jacques a organisé ce voyage pour faire un reportage sur l’aide internationale apportée au pays dans ses régions les plus difficiles d’accès : un reportage attendu par les télévisions de quelques pays francophones (Suisse, France, Québec).
La situation s’éclaircit : un véhicule nous est même fourni avec chauffeur et garde du corps ! Le pays vit à l’heure d’une guerre civile imminente…

A Dessie, où nous arrivons le 6 mars, le chef de la police du Wollo a été assassiné ! Les contrôles ont lieu à l’entrée et la sortie de chaque village, partout où nous allons…

Le 8 mars, nous visitons le village suisse de « Terre des Hommes » à Jari. La Fondation humanitaire regroupe 350 orphelins qui auront reçu à l’âge de dix-huit ans une formation suffisante pour s’assumer seul…
Le 12 mars, nous sommes au lac Langano, dans la région Oromia, à 125 km de la capitale. Ce lac et ses alentours sont fréquentés par les hippopotames, les crocodiles, des oiseaux variés et des singes.
Le lendemain, au lac Zwaï.

Enfants à Bulki, 1977

 

Fileuse à Jari, 1977

 

A  notre retour à Addis Abeba, le 14 mars,  nous apprenons que notre hôtel a été réquisitionné par l’armée pour le staff de Fidel Castro.

Le 17 mars, nous volons avec Air Mula vers Bulki. Les petits avions de cette compagnie assurent la distribution de l’aide internationale dans les régions les plus reculées et inaccessibles de l’Ethiopie. Bulki, est la ville principale du Woreda Geze Gofa, elle est située à presque 2000 mètres d’altitude. Elle est difficile d’accès pour ces petits avions qui, en général, larguent leurs colis sans atterrir. »

JCP

PROTAGONISTES DE L’EXPÉDITION

Jacques, organisateur de l’expédition et Air Mula, Bulki, 1977

 

John et enfants, Bulki, 1977

 


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